Cette photo représente le monument aux morts (terminologie de propagande administrative) de Plogoff, ville rebelle.
Le sculpteur est celui qui a immortalisé la résistance à la domination, en l’occurrence à ce moment-là, un pouvoir central décisionnaire de conneries plus grosses queue (sic 🙂 ) lui.
Il est atypique car il ne représente pas les traditionnels soldats morts et leurs femmes éplorées.
Ce monument est en fait un hymne à la vie. On y voit une femme tenant un enfant par la main, lui même tenant un oiseau contre son torse (bird is the word) de l’autre main.
On voit ici un hommage à la création de la vie. Tout comme l’œuvre de Courbet, “L’origine du monde”, que bien peu encore parviennent à comprendre, c’est un hommage à la création, à la vie, à l’amour… plutôt qu’à la mort, à la haine, et à la domination.
Le monument à la vie est déjà à lui seul un sujet photographique tant il doit inconsciemment faire réfléchir le passant de la place publique, de la place des fêtes et des soirées organisées l’été (on y déguste une soupe de poisson préparée par les matrones du coin carrément ex-cel-lente).
Mais une petite fille est venue au moment de la prise de vue, de façon impromptue.
Une très jolie petite fille au sourire promettant d’être ravageur lorsqu’elle aura grandi.
Et voilà 🙂
Là, c’est de l’art parce que c’est l’expression de la vie et de l’amour, de la spontanéité et de l’action. Crois-tu que c’est un hasard si cette jeune humaine est venue devant l’objectif, piètre résistance à la condition qui est la nôtre?
Il faut bien voir que l’envie d’être photographiée (plus par ses parents que par moi?) devant un monument représentant une allégorie de la vie est un signe de ce que les vieux cons appellent “l’innocence” de l’enfance.
Pourquoi donc aller vers une sculpture d’enfant tenant un oiseau? Dites-moi!
Pourquoi vouloir le toucher? Pourquoi vouloir le montrer, l’air de dire “il a raison! il est bon! faites donc comme lui!” ?
… je vous laisse à vos réflexions 🙂
Concluons toutefois en remarquant que le socle maître de la ronde-bosse présente l’inscription épigraphique en langue bretonne, s’assumant ainsi comme la terre locale. [limite c’est bouddhique]
L’inscription en français est inscrite, elle, sur un bloc de granit en forme de pierre tombale rapporté au pied du couple sculpté.
Bonne journée 🙂
Chanson du groupe Storlok sur la guerre des Bretons contre une centrale nucléaire que les Parisiens voulaient installer sur la Pointe du Raz dans le Finistère. C’était en 1980. Images “super 8” d’Eric Lenoir. Keleier Plogoff Diouzh ar mintin pa zav ar glizh E sav an ed hag ar gwinizh E sav an ed diouzh an douar Na pa vez c’hoazh an heol klouar Ouzhpenn an heol a zav abred Ouzhpenn ar gwinizh hag an ed Keleier fall dre ar c’hontre A zav abretoc’h vit an de Ha tud Plogoff a lavare E traoñ an tour an eil d’egile Livirit din e gwirionez Petra zo nevez er barrez Petra zo nevez e Plogoff Har ar parrezioù tro-war-dro Na pa welan war ar blasenn Jañ-Mari Kerloc’h teñval e benn Ar pezh a glevan a zo spontus Ouzhpenn m’eo trist ha glac’harus Gwerzhet eo Plogoff da Baris Ur sañtral vras ‘plas ar gwinizh Plas an ed ur mekanik foll A vije gouest da lac’han an holl Peotramant c’hoazh a-nebeudoù D’hor c’has er-maez eus hon douaroù ‘Vit hor c’has ‘maez ne raio ket Warlec’h an had e teuio an ed Hag en ed ranker da zormañ Araok ma chomje da vreinañ Hag amañ e parrez Plogoff An aotrou bras hag e gof teo Pa deuio gant e roched gwenn A zesko bale er vouilhenn Bez e tesko gant e ardoù Piv eo ar mestr war an douaroù Na pa ranko mont war e giz Don er vouilhenn betek Paris Ha bremañ p’eo echu va son M’ho peus ket soñj vat deus an ton Kanit anezhi war un ton all Ha kanit, kanit, ‘vel gwechall Traduction du breton: Les nouvelles de Plogoff Le matin quand se lève la rosée Se lèvent le blé et le froment Le blé lève de terre Quand le soleil est encore tiède Il n’y a pas que le soleil qui se lève tôt Il n’y a pas que le blé et le froment De mauvaises nouvelles de par la contrée Se lèvent plus tôt que le jour Et les gens de Plogoff se disaient Au pied du clocher Dites-moi en vérité Ce qu’il y a de neuf dans la paroisse Qu’y-a-t’il de nouveau à Plogoff Et dans les paroisses alentours Quand je vois sur la place Jean-Marie Kerloc’h la tête sombre Ce que j’entends est épouvantable Et triste en plus Plogoff est vendu à Paris Une grande centrale à la place du blé A la place du blé une machine folle Qui serait capable de tuer tout le monde Ou bien encore, petit à petit De nous chasser de nos terres Nous chasser elle ne le fera pas Après le grain viendra le blé Et on doit le moissonner Avant qu’il ne pourrisse Et ici dans la paroisse de Plogoff Le grand monsieur et son gros ventre Quand il viendra avec sa chemise blanche Il apprendra à marcher dans la boue Il apprendra avec ses manières Qu’il est le maître sur les terres Quand il devra retourner Profond dans la boue jusqu’à Paris Et maintenant que ma chanson est finie Si vous ne vous rappelez plus de l’air Chantez-là sur un autre Et chantez, chantez comme autrefois.