J’ai témoigné auprès de la ciivise (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants) en répondant aux questionnaires (auxquels on pourrait apporter des améliorations, comme ne pas restreindre à une seule réponse les périodes, proposées, pendant lesquelles ont eut lieu les violences, par exemple) et en appelant au téléphone.
Je l’ai fait parce qu’il semblerait que cette commission soit sur le point de disparaître fin 2023, après seulement deux ans de service, et que le nombre de témoignages est peut-être un argument afin qu’elle perdure.
Je l’ai fait pour moi parce que je tiens à ce que soit rendue publique mon histoire de chambre placard et que les pervers narcissiques et leurs complices soient montrés du doigt, ostracisés et mis au ban puisqu’ils n’avoueront jamais leur psychopathie, trop heureux de jouir du mal qu’ils font aux autres (“qu’ils viennent me chercher” a dit un pervers narcissique, à tendance histrionique, bien trop connu).
Je l’ai fait et le rends public pour les enfants qui vivent sous le joug de tels pervers et qui ne vivront peut-être jamais la vie que les personnes normo-névrosés (cf. Stoll/Hurni) pensent être “normale”.
Je le fais enfin car le déni est constitutif de la psychè humaine et que je n’aurais ni réparation ni indemnisation pour ce que j’ai vécu pendant la matinée de ma vie, comme Jung appelle la première moitié de la vie. Or, chacun le sait, les chances sont maigres de commencer une carrière après 50 ans, de se constituer un patrimoine afin de terminer sa vie le mieux possible, sachant que les conséquences de la maltraitance sexuelle infantile, le pire des traumatismes psychiques (Bilheran), handicapent lourdement ceux qui en sont les victimes (Salmona) tant physiquement que psychiquement; le pire étant que pour les normo-névrosés, ces handicaps ne sont pas visibles (ce qui explique en partie qu’ils n’y croient pas, tout comme la peur et le déni dont ils sont les proies consentantes).
Mais je le fais avant tout pour moi, car tout paranoïde que je suis condamné à être, je sens bien qu’il ne restera peut-être que le pire de cette commission voulue, hélas, par le fou pervers (Racamier) président: peut-être fera-t-on quelques moulinets à propos de ceci ou de cela, mais je crains que la page 69 (ça ne s’invente pas) du rapport préliminaire de la ciivise , concernant “L’éducation à la vie affective et sexuelle” ne soit prétexte à l’établissement délirant de la perversion généralisée des petits d’hommes, voulue par l’OMS (organisation mondiale de la santé), et qui mènera facilement l’humanité au totalitarisme mondial.
Les normo-névrosés objecteront que ce ne sont là que conjectures (ils jugent avec ce qu’ils savent), tout contents d’être gentiment assis dans la vie, maison, crédit, enfants, loisirs et zou! (les “tout-va-bien”).
Hélas, du point de vue de ceux qui ont vécu la “logique” d’un tel système au niveau individuel et nucléaire — au sens sociologique, et qui ont lu, qui se sont abreuvés de connaissances en plus de leur savoir expérimental et observationnel, l’humanité en prend, hélas, le triste et malsain chemin.
Il y a bien des degrés dans les traumatismes psychiques et leurs funestes conséquences, de la même façon qu’une coupure au doigt n’est pas une jambe cassée, encore moins un cancer, pas plus qu’une mort par balle; tous pourtant étant des traumas physiques.
La perversion narcissique (Racamier) engendre les pires traumas sexuels infantiles, l’incestuel étant le pendant psychique de l’inceste et du viol et le meurtriel étant le pendant psychique de la mort physique.
Ceci est ma modeste contribution à l’humanité en espérant éviter la vanité de notre condition.
Le témoignage est la seule rédemption du survivant.