AS: attention, violence verbale.
Ma cocotte,
[que j’aime ce doux et affectieux sobriquet dont les papas gâteux et sans imagination affublent leur progéniture femelle]
Ma cocotte, donc.
J’ai pour principe de garder ce qui est de l’ordre de la sphère professionnelle confidentiel.
Cependant, le “Merci de ne plus me répondre.” final de ta dernière missive me pousse irrésistiblement dans le besoin vital et non moins artistique du célèbre droit de réponse.
Alors que j’essayais de profiter sournoisement de ta petite notoriété en écrivant un article sur mon travail technique à ton profit, et alors qu’il avait toujours été convenu qu’il devait bénéficier d’une obole de 100 balles, tu as osé réécrire l’histoire en te défaussant et en prétendant le contraire.
[aparté: tu peux garder ton obole, passée de 100 à 50, je m’en bats les couilles, comme tu peux le voir, moi, j’en ai]
Je ne te rappellerais pas que c’est là une méthode que certaines victimes des atrocités de l’humanité qualifient de révisionnisme.
Du point de vue du droit, ce serait une arnaque, mais on s’en fout, ya pas de contrat légal en bonne et due forme.
Par contre, du point de vue humain, cela s’appelle être irrespectueuse.
Tu as même eu le culot de me proposer de travailler à nouveau pour toi (ta grandeur) sans rémunération, tout en me reprochant d’avoir fait un lien entre l’esclavagisme et le fait d’utiliser gratuitement le travail des autres.
Elle est bonne celle-là, non?
Car c’est ainsi que tu oses prétendre faire ton métier, n’est-ce pas?
Je parlais plus haut d’irrespect, mais ce qui est bien plus cocasse, si l’on ose dire, c’est que c’est également une forme de domination, appliquée à un travail censé dénoncer la domination.
Le pire, c’est que, dans cet acte fou, dont tu as tellement de mal à prendre conscience, tu t’enfonces littéralement.
Je le prends avec sagesse et te retourne, je l’espère, vers un chemin plus respectueux.
Je ne suis évidemment pas au courant de tout, j’ai déjà bien assez à faire avec ma petite personne, mais j’espère que tu laisseras le mobilier qui ne t’appartient pas en bon état. J’ai ouï dire que l’hystérie n’avait pas été vaincue par Sigmund.
A propos de ton travail, dont j’ai mine de rien fait la publicité gratuitement, j’aimerais ajouter quelques précisions à la va-vite.
– “Ma chatte, mon copyright”. Es-tu seulement au fait que le droit d’auteur, en plus d’impliquer une notion (dite évidente) d’argent, est aussi, et c’est plus important, une logique de respect envers l’artiste (et l’Autre en général, qui s’applique d’ailleurs pour toutes les tâches, mais différemment)?
– “Ma go pro, mon clito” (rime donnée gratos). Penses-tu sérieusement que filmer son organe génital, du moins ses parties externes, dans-le-but-de-dénoncer-la-pseudo-domination-de-l’homme-aux-dépens-de-la-femme-dans-l’art, te permettra , via l’utilisation des médias de masse (les réseaux sociaux en sont l’expression ultime), d’atteindre quoi que ce soit de notoriété et de sagesse?
Tout cela n’est hélas qu’une preuve criante que tu n’as rien compris à ce qu’est l’ART.
Faire une école dite d’art, vivre des subsides d’un paradis fiscal, faire un travail passable, tout en exploitant ses semblables. C’est là un projet politique et artistique que j’abhorre.
Pour conclure, je pense que tu es victime de l’air de notre temps. Si l’intoxication à la pollution atmosphérique et nucléaire y est pour quelque chose? je n’en sais rien.
Tu t’engouffres malgré toi, et c’est pour cela que j’apprécie également ton courage et l’ardeur que tu mets dans tes productions artistiques, dans le jeu truqué de notre monde.
Continue. Mais cesse à tout jamais d’exploiter ton prochain.
L’amour de soi et des autres, le respect de la vie, si courte, c’est cela qui compte.
Ajout:
Il y a 15 ans, un pseudo artiste m’avait déjà fait le coup de la promesse. Après que la tête lui a tourné à Paris, il s’est rangé sous l’aile d’un riche propriétaire de galerie… pour gérer la boutique splittée entre N.Y.C. et Bruxelles.
On a les paradis fiscaux qu’on peut…
I guess this IS a wit.