Les communs névrosés

J’envie la vie des névrosés, elle est commode.
J’allais dire que c’est une vie misérable, de mon point de vue de psychotique. Mais c’eut été une erreur.
Cette vie de névrosés est un long fleuve tranquille, parsemé de famille, de procréation, encore de famille, de boulot alimentaire quelquefois gratifiant…
Un long fleuve, non sans ses petits écueils, que l’eau névrotique parvient à contourner, par la force de la gravitation et de la phusis.
Cependant, tout cela est bien facile, à dire vrai, même sous ses atours de ‘ô mon diou, que c’est difficile’.
Car oui, même branlantes, les substructures de la névrose commune permettent d’y voir gris, et cela suffit à la multitude.

J’aurais tant aimé me construire sur de telles branlantes fondations. Mais hélas, trois fois hélas, et même une quatrième, ce ne fut pas le cas.
De construction il n’y a même pas eu. Les aveugles n’y voient que du feu, si l’on ose dire, et préfèrent parler de destruction.
“Pero NO!” comme dirait king Bob des minions avec une certaine nonchalance.
Lorsque la construction est défaillante au point de n’exister jamais, elle permet le rien.

La construction bancale, très anale, fait le lit des névroses acceptées, se vautrant dans l’illusion que procurent les possessions et l’argent, quels qu’en soient les ressorts, que l’on en ait ou que l’on en n’ait pas.
C’est une douillette et confortable couche sur laquelle se vautrent les imbéciles, et en cela ils partagent la même stupidité, quelles que soient leur “classe sociale” ou leur “niveau de vie”, on aurait dit “leur fortune”, dans un temps moins “inclusif”.

Quelle merveille que ce sentiment des névrotiques, inconscient, de participer à un “je-ne-sais-quoi”.
Quelle merveille s’il n’amenait la perversion, toutes les perversions, de la plus basse, la plus vile, à la plus futile.

La pierre de touche de l’amour se mesure à la psychose.

[commentaire]
Toute cette énergie gaspillée et gâchée! dans la névrose commune!
C’est remarquable tout autant que phénoménal. Quoi d’autre pour nous mener à la fin?

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