Archive for the ‘Philosophie’ Category

La geste créative

mardi, février 9th, 2016

murLes estampes japonaises sont d’abord des impressions monochromes qui deviendront polychromes avec les progrès de l’imprimerie. Ce sont bêtement, si l’on peut dire étant donné la maîtrise nécessaire à leur réalisation, de gros tampons de bois gravés et encrés appliqués soigneusement sur du papier.
La fascination qu’exercent les estampes provient du trait de l’artiste qui dessine le sujet, mais aussi de l’art du graveur qui doit faire apparaître en relief sur une planche de bois de cerisier chaque trait, aussi fin soit-il, chaque aplat de couleur, le tout en se souciant de l’exacte superposition des différents tampons, tels des calques.
On peut déjà soupçonner que cette notion de calque et de superposition donnera lieu aux dessins animés dont les Japonais sont incontestablement les maîtres, tant techniquement que d’un point de vue créatif.

La création se nourrit non seulement de la quotidienneté mais aussi et surtout de la souffrance expérimentée, et c’est ce qui lui donne autorité et altruisme, on y reviendra peut-être plus tard.

L’apparition des estampes au XVIIème siècle à Edo (aujourd’hui Tokyo) a été favorisée par les bourgeois et les artisans qui voulaient promouvoir un art qui leur ressemble, abordable et accessible, à la différence de l’art aristocratique qu’était la peinture sur fond d’or, que l’on retrouve décorant les somptueuses demeures et châteaux des puissants sous la forme de kakémonos, de paravents, ou de parois mobiles.
Les estampes représentent les métiers, les animaux, la nature, les scènes de la vie quotidienne; bref, c’est un art que l’on pourrait qualifier de populaire.
On peut même aller jusqu’à dire que c’est un art de calendrier (sans aucune comparaison avec les chatons de celui des PTT, encore que les chats sont évidemment très vénérés au Japon, comme tout ce qui existe, d’ailleurs).

L’estampe est peu onéreuse et elle est destinée à une diffusion la plus large possible, grâce à l’imprimerie.
C’est justement une voie qu’on me conseillait de suivre lorsque je m’enquis de l’avis de quelques amis à propos de mes récentes créations photographiques. Je fus d’abord un peu intrigué par l’exemple d’un Warhol dont je n’apprécie guère le délire publicitaire, étant donné les conséquences néfastes, visibles aujourd’hui, d’un amusement tout à fait acceptable et même enviable à l’époque.
Evidemment, je préfère me référer à la multiplication des estampes pour m’autoriser à faire profiter le plus grand nombre (encore que limité) de reproductions de mes œuvres.
Concernant cette problématique du nombre infini de reproductions contre l’unicité d’une œuvre, j’ai mon avis: la sériation est une donnée d’abord marchande avant d’être éventuellement pédagogique, et elle peut dénaturer le geste créatif, le sentiment mis dans une œuvre. C’est probablement ce que doit vouloir signifier, entre autres, l’exposition d’objets tout à fait usuels et banals tels qu’une fourchette sans valeur historique, par exemple, dans un musée.
Cependant, le capitalisme néo-libéral a également fait sienne l’unicité des œuvres, en faisant croire que c’est une raison pour augmenter indéfiniment la valeur marchande d’icelle.

Il faut donc trouver un milieu, juste, afin que la plupart puisse acquérir des œuvres, sans qu’elles deviennent de bêtes objets de supermarché.

Je pense, à contrario de bien des gens du milieu, que l’œuvre doit également être décorative et présenter une esthétique digne (en cela je laisse son libre-arbitre à l’amateur).
On a l’impression, le plus souvent, que plus une œuvre est bizarre ou laide ou interlope, plus elle a de valeur. Cela doit être une maladie de notre temps.
N’y a-t-il point eu une période Art nouveau, caractérisée par des lignes et des motifs plutôt végétaux, alors que l’industrie battait son plein, et que justement les avancées techniques permettait de créer des œuvres appelant à la nature plutôt qu’à la technique?

Il existe aussi de façon cruelle et quasi hégémonique dans l’art contemporain de la fin du XXème siècle et du début du XXIème une vision qui sépare irrémédiablement l’œuvre, en tant que signifiant, de ce son signifié. C’est ainsi que j’ai pu”admirer” un empilement de cailloux d’occasion perchés sur un pilier de section carrée au Palais de Tokyo, à Paris.
Sacrée recherche artistique… ou bien n’est-ce qu’une imposture de plus afin d’attirer les subventions publiques pour s’épargner le combat de l’accession au graal du RSA?  🙂

Il n’empêche que dans cette gesticulation artistique, chacun peut réunir trois galets afin de les superposer, et cela sans bourse délier. C’est un point non négligeable.
Mais ce ne sera pas l’œuvre unique, bien qu’aisément reproductible, de l’auteur. Quant à sa valeur décorative… il paraîtrait que c’est d’un chic fou… On s’autorise à penser que ce serait même “zen”…
Pour moi, la valeur “zen” commence une fois l’équilibre atteint irrémédiablement (haha!) lorsqu’on a empilé 42 galets.

Inadapté

samedi, février 6th, 2016

Voici une brève étude réalisée par Romain Moretto d’une sculpture disposée dans un lieu public à Dijon. Cette vidéo n’a été visualisée, au moment où je la regardai, que 342 fois.

[ Cette étude d’œuvre, quoi qu’on pense de celle-ci, est parfaite]

Tentative de dispersion publique d’un savoir inaccessible? tentative de normation d’une aberration?
Moretto est une énergie.

[Seuls les inadaptés peuvent voir chez d’autres de leurs semblables la beauté de leurs créations. Je parle ici de moi et du Jocrisse, en particulier, et de quelques autres anonymes, loin de m’être inconnus.]

Moretto deviendrait fou s’il ne pouvait passer cette énergie vitale sous forme d’art, vers les autres. [Elle t’embête, ma virgule? 🙂 ]

Pourtant non. Il y a de l’acceptation en lui. Oui, des subventions, de la gentillesse diplomatique. Mais que faire afin d’assurer une maigre pitance?

Je ME pose la question: l’art est-il aujourd’hui celui que veulent et payent les dirigeants? Est-il une vaine tentative de résister? J’ai peur de la réponse.

Et pourtant… et pourtant! Il y a autre chose chez Romain. Il y a la hargne, conduite, maîtrisée, et je ne sais expliquer d’où cela vient. On dira qu’aux lumières de notre époque, c’est probablement due à des dispositions génétiques et culturelles, ce ne peut être autrement, n’est-ce pas?

Il y a une force en lui.

Evidemment, seuls quelques sensibles dont j’ose dire faire partie peuvent s’en rendre compte.

D’autres, l’autre, que je connais n’y voit rien, sans doute par absence, par nulle communication. L’autre est un mur.

PS: on se délectera des commentaires crasseux et stupides de ceux qui constituent le corps de nos braves congénères en lisant les commentaires de l’article consacré à cette tentative de conférence populaire ici, dans la feuille de chou mitée qui est aujourd’hui la propriété d’une banque. Rien que le titre de l’article s’adresse aux commentateurs autant qu’à l’éditeur, haha!

Bravo et merci à Romain pour cette magistrale et malicieuse étude!

Combattre les crétins

lundi, février 1st, 2016

Comment se fait-il que ce soient les crétins, dépourvus d’intelligence au plus haut point, qui s’autoproclament l’élite de la Nation? (arf, la réponse est dans le dernier mot)
Comment se fait-il que ces mêmes idiots soient au pouvoir pour diriger à la fois une grande masse de leurs semblables, mais aussi ceux qui devraient à tout le moins participer à cette direction en raison de leurs capacités intellectuelles?
On ne peut trouver la réponse dans les personnes, mais bien dans un système, et on se doit de le critiquer, tout autant que ses serviles serviteurs qui ne se privent pas d’abuser de ses largesses à leur endroit, et surtout au détriment de tous les autres.

Voilà pourquoi il est nécessaire, à l’heure où un vil réactionnaire est propulsé “immortel”, de lire les pensées de Geoffroy de Lagasnerie.
Afin de vous engager sur ce chemin, en voici quelques très courts extraits qui prennent toute leur saveur à la lumière des événements présents.

Procurez-vous donc, via ce lien ou ailleurs: L’art de la révolte Snowden, Assange, Manning, éditions Fayard, 2015. ISBN 978-2-213-68578-6.

En tant qu’artiste et citoyen, je m’engage et soutiens pleinement les idées de cet auteur, afin de participer à l’évolution de l’Humanité, et cela, bien que tout ne soit que vanité en raison de l’essence même de l’Homme (en tout cas, pour ce qui le concerne directement).

J’espère que l’auteur ne m’en voudra pas d’avoir partagé ici ces extraits du livre que j’ai acquis qui, je l’espère, donnent envie de lire la suite et de lui donner bonne place dans toute bibliothèque.

Les estampes japonaises

dimanche, janvier 31st, 2016
Ukiyo-e (monde flottant) du lac Hakone, série des 36 vues du Mont Fuji (Hokusai, 1833). Impression de Takamizawa (période Showa) dans les années 1960.

Ukiyo-e (monde flottant) du lac Hakone, série des 36 vues du Mont Fuji (Hokusai, 1833). Impression de Takamizawa (période Showa) dans les années 1960.

Vous vous régalerez en écoutant la conférence, accessible à tous, donnée par Nelly Delay (dont j’ai déjà parlé ici) à la Fondation Bergé à propos des estampes japonaises. Sa malice universitaire, que je ne peux que saluer en espérant la manier également avec la même finesse, ravira les beaux esprits.

[digression]La fascination pour l’aspect technique de l’art qu’ont certaines historiennes de l’art me fait toujours sourire; non que je sois moqueur, mais c’est probablement grâce à une bataille entre deux professeurs, l’une archéologue de la Gaule romaine et l’autre spécialiste de la peinture pompéienne, que je rencontrai ma future épouse sur les bancs de la faculté des sciences humaines.
Alors que nous étions en train de traduire une inscription épigraphique de Nîmes dans un cours regroupant étudiants en lettres classiques et en archéologie, il nous fallut retranscrire le mot armamentis associé à velis, à propos des accessoires amovibles d’un théâtre généreusement donnés à la ville par le dédicant. Le vocable employé pour désigner le système des tentures permettant d’avoir de l’ombre dans les gradins du théâtre romain est celui de la marine: il s’agit de voiles et donc d’accastillage (ou agrès) formés par les cordages poulies et autres mâts. Mon professeur d’art de la Gaule romaine était fort aise de voir un de ses étudiants surpasser ainsi son collègue érudit et lettré qui, pas plus que l’étudiante en lettres, n’avait pu traduire ce terme de façon satisfaisante. [Fin de la digression :)]

Entre autres choses, Nelly Delay nous apprend que finalement, la photo a remplacé les estampes, et c’est tout à coup une autre histoire de l’art qui nous apparaît: l’art contemporain, tel que mon professeur d’art contemporain aimait à l’enseigner, apparaît en Europe avec les premières toiles abstraites de Kandinsky, et on date ce début de ce qu’on a toujours appelé l’avant-garde par une toile que je n’ai pas retrouvée (débrouillez-vous 🙂 ).

L’art contemporain, européen d’abord, donc, et mondial ensuite, est souvent vu comme une réaction à la naissance de la photographie, dans la période qui le précède directement dans l’art pictural, le mouvement impressionniste. La photographie a donc engendré d’un côté, en Europe, la naissance d’une nouvelle forme d’expression artistique qui s’épanouit dans l’abstraction, et de l’autre, au Japon, la mort d’un art réaliste et accessible à tous.
Il est très intéressant de voir que d’un côté de la planète et de l’autre, en raison de différences culturelles intrinsèques, et bien que celles-ci tendaient déjà à se mélanger par de nombreux échanges commerciaux, l’histoire de l’art prenait des chemins toujours divergents.

Addendum pratiques:
Mini exposition de la BNF (bibliothèque nationale française) sur les estampes japonaises et en particulier les vues du mont Fuji de Hokusai

Un site qui vous apprend comment regarder une estampe et comprendre les sceaux

Un site pour retrouver les éditeurs et auteurs d’estampes grâce aux sceaux (je recommande ce site, car Mark Kahn est fort sympathique et on peut être assuré d’une réponse par mail lors d’une requête; on peut également y acquérir des estampes)

On trouve à Kyoto de magnifiques estampes dans la rue Shinmonzen qui abrite un repaire d’antiquaires dont un spécialiste très connu.
Cependant, je recommande également de jeter un œil attentif au magasin Jeugiya qui abrite des merveilles hélas parfois inaccessibles, mais dont la contemplation ravit déjà tous les sens.

 

 

 

KALASHNIKOV! 2016

vendredi, janvier 8th, 2016

Et bonne année! En musique, partisan! 🙂

Aimez-vous les uns les autres… mais en même temps!

La révolte à mon goût

mercredi, décembre 30th, 2015

Fort de trouver en cet homme un soutien inespéré à mes propres idées et une parfaite communion intellectuelle, j’ose donc envoyer se faire foutre tous ceux qui, du médecin de campagne au chirurgien paternaliste, fiers tous deux de croire éhontément en leur toute-puissance et leur supériorité, du petit prof devenu maître de conférence par louvoiement intéressé au crétin académisé revendiquant sans jamais l’avouer mais l’usurpant sans vergogne le terme de philosophe, du camarade aveuglé par son engagement et paradoxalement prêt à le renier pour le faire advenir au politicard qui une fois parvenu se fait chantre des opprimés du haut de sa fortune, participent de la misère humaine qu’ils prétendent combattre et la cultivent sans même s’en apercevoir.

 

http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-2015-un-reveil-des-peuples-en-europe-2015-12-30

http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde-vies-heroiques-44-lanceurs-d-alerte-hackers-heros-du-troisieme-type-2015-12-2 (gallet_arnaqueattention: ce podcast, subissant certainement une sorte d’effet Gallet, une incompétence webistique ou une censure éhontée, n’est pas disponible sur le site de France Culture. J’espère, par ma remarque tout autant que par le mail envoyé aux services de cette radio publique concernant ce souci, que l’augmentation du budget de la communication instaurée par M. Gallet, alors que les budgets de toutes les radios France sont diminués n’en sera que plus inutile. Il est vrai, à lire le Canard Enchaîné, que ce monsieur semble apprécier de jouer avec l’argent public pour de futiles motifs). ce jeudi 14 janvier, le lien n’est toujours pas corrigé… pacte de réactivité!

Vous irez donc écouter ce podcast ici: http://podtail.com/podcast/cultures-monde/lanceurs-d-alerte-hackers-heros-du-troisieme/
A propos de la justice:
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-plaidoyer-pour-une-justice-plus-democratique-2016-01-12
Dans cette dernière intervention sur France Culture, on sent plus que jamais Caroline Broué changée, peut-être par la politique de M. Gallet tout autant que par une velléité carriériste, je n’en sais rien. Moi qui aimais son ouverture d’esprit, depuis plusieurs années, et bien qu’on ait pu sentir quelques moqueries polies envers des invités qui n’auraient pas dû l’être, elle semble maintenant (depuis les changements néo-libéraux imposé par le patron de Radio France), et pas seulement à l’occasion de cette émission particulière, avoir perdu toute mesure de sa place et la neutralité qui lui seyait si bien. Pourvu que cela ne s’aggrave pas!

 

Geoffroy de Lagasnerie (son site):

« Ecrire suppose une compétence sociale. Il faut se sentir autorisé à avoir des choses à dire, à avoir des choses à écrire. L’université fait croire que votre parole n’a pas de valeur si vous n’avez pas de thèse. Il faut casser la croyance dans les titres scolaires pour donner à chacun la légitimité d’écrire en son nom propre. »

« les lieux très importants de la philosophie d’avant-garde sont les revues qui ont fait voler en éclat les frontières entre les disciplines et la question des titres. Par exemple, une revue comme Critique, dont Georges Bataille était le fondateur, n’indique jamais la profession ni le titre de celui qui écrit l’article. C’est ça une revue d’avant-garde qui s’oppose à une revue universitaire. »

« J’ai beaucoup de réticences sur la catégorie d’engagement car cela suppose deux temps : le temps du savoir et le temps de l’engagement et je ne crois pas du tout à cette frontière. Je préfère le terme de ‘critique’… »

 

Extrait de la collection iconographique imprimée “Le temps n’existe pas”

samedi, décembre 19th, 2015

Anecdote de travail.
Environ deux jours de travail, pour chaque œuvre, me sont nécessaires pour que je parvienne à un résultat qui me satisfasse. Ce temps de travail n’est hélas qu’un minimum, car il est impératif de pouvoir bénéficier d’une lumière correcte pour appréhender le résultat produit. La nébulosité climatique est à cet égard de première importance: si elle dépasse 40%, le travail est ralenti.
Les jours lumineux sont propices à la création graphique; un soleil qui donne, mais point trop, une heure de bonne augure, une ambiance révélatrice… toutes choses que le commun a souvent bien du mal à saisir… et pourtant il sait combien la lumière peut changer un paysage ou l’intérieur de sa maison!
Triste lot que celui de l’amoureux de la lumière et des arts qui doit se soumettre aux caprices d’éléments imprévisibles!
Il faut hélas souffrir un peu, et de bien des manières, pour parvenir à une création.
Fin de l’anecdote.

Quatre premières œuvres sont proposées à la vente et deux sont visibles dès à présent dans la boutique Galerie au 51 de la rue de Godrans à Dijon (les deux autres le sont sur demande), où vous pourrez également admirer et acquérir, entre autres objets d’art de provenances diverses, une superbe collection de netsukés japonais.
Ces quatre œuvres signées Lornet-design font partie de la série verte intitulée “Le temps n’existe pas”. Les dimensions des œuvres encadrées sont de 530 x 370 mm.
La collection dans son entier est présentée sur cette page dédiée aux œuvres sur le Japon.
L’amateur désirant acquérir une œuvre peut le faire soit sur demande ( contact  at  lornet-design.com ) soit sur place.

Pour se mettre dans l’ambiance: http://www.petitpalais.paris.fr/en/expositions/fantastic-kuniyoshi-demon-prints

Signature (dégoulinante en JPG dégueulasse)

dimanche, décembre 13th, 2015

signatureIl est certain qu’à moins d’acquérir une œuvre originale et authentique créée par… moi, à un prix tout à fait abordable mais cependant fort justifié, vous n’aurez rien d’autre que cette capture assez vilaine, constituant elle-même une œuvre, gratuite. 🙂

Il n’est donc pas improbable que le résultat d’une compression de fichier numérique fasse un jour prochain l’objet d’une attention plus particulière.

La création c’est du “temps”

lundi, décembre 7th, 2015

Un processus créatif prend énormément de temps, probablement même beaucoup plus qu’il n’en faut si l’on se réfère aux critiques des spectateurs, ou même, dans la petite communauté favorisée des amateurs d’art contemporain, des clients.
Un processus créatif prend du temps… Evidemment!
Quel support choisir? Quel prix concéder pour l’achat de matériaux? Quel choix de couleur? Quelles œuvres présenter? Quel propos tenir? Quoi sous-entendre?

Qu’il est difficile de trancher lorsqu’on n’a pas quelques millions sous la main, n’est-ce pas? 🙂
Mais l’élan créatif ne se soumet à rien d’autre que lui-même et qu’à l’humeur de son initiateur.

Cependant le temps est encore là, lorsque, seul, on doit affronter les vicissitudes d’une terrestre vie d’animal fortement carboné.

Voilà pourquoi l’adage “le temps, c’est de l’argent” est une parfaite ignominie.

C’est bel et bien l’argent, et du même coup tout ce qu’il permet de se procurer ou de faire, qui fait gagner du temps.
C’est horriblement rationnel et cartésien 🙁

Cette ignominie est encore plus cruelle lorsqu’on s’aperçoit que ceux qui détiennent l’argent n’en bénéficient pas (au sens étymologique). Ils sont gourdaux, lourds de connerie, s’amusent à yachter, à baiser quelques naïades puériles et à leur offrir ce qu’elles n’apprécieront jamais, afin de se contenter d’un semblant d’activité.

Quel dommage, quelle perte!

La liberté confisquée

vendredi, novembre 20th, 2015

... mais non! ce sont de fiers républicains et de fieffés démocrates!

“La vie devient un actif économique dont on peut dériver de l’argent à condition de la surveiller”.

Evgeny Morozov

A l’heure où, en France, l’état de siège de la Liberté prend la forme d’un état d’urgence accepté par tous ceux qui bavent devant le pouvoir, je tiens à féliciter les rares consciences politiques qui ont osé se tenir debout devant ce que l’Humanité a de plus imbécile.
On lira avec attention ce qu’ils en disent eux-mêmes, en tant que représentants du peuple français:

1- http://gerardsebaoun.fr/2015/11/pourquoi-jai-vote-contre-le-projet-de-loi-sur-la-prorogation-de-letat-durgence/
2- http://www.barbararomagnan.eu/attentats-du-13-novembre-lurgence-dapaiser-5597
3- http://www.pouriaamirshahi.fr/2015/11/19/pour-la-democratie-ne-pas-perdre-son-sang-froid/
4- http://isabelleattard.fr/blog/2015/11/nul-par-la-guerre-ne-devient-grand/
5- http://sergiocoronado.fr/2015/11/nul-besoin-detat-durgence-pour-lutter-contre-les-terroristes/
6- http://noelmamere.eelv.fr/noel-mamere-face-a-une-telle-menace-des-soldats-du-fascisme-religieux-il-etait-necessaire-que-nous-nous-dotions-de-moyens-renforces-pour-les-empecher-de-nuire-a-nouveau-mais-pas-nimport/

De blanc-seing, je ne donne pas aux six députés qui ont eu un sursaut d’humanité, évidemment, mais la décision des 551 députés du peuple qui ont voté pour la mise à l’écart de la justice et de la liberté des citoyens sera jugée, comme disent les idiots, “par l’Histoire”.
Tu parles! “C’est nous qu’on paye”, bien plutôt, comme disait Coluche.

And now, the news…

vendredi, novembre 20th, 2015
The Shock Doctrine

Le retour en prison (dorée?)

mercredi, novembre 18th, 2015

De retour d’un pays extra-européen, à la discipline sociale (disons plutôt relationnelle) fort communément acceptée et dont je dois dire qu’elle est fort efficace à tous points de vue, je me retrouvai face (ou plutôt à côté, par une vile et odieuse tentative de dépassement) à des Suisses Allemands dépourvus de l’art de faire la queue.
Absolument tous ceux qui étaient là avaient une correspondance urgente et devaient faire la queue dans un grand hall dépourvu de “chemins de queue”, matérialisés habituellement par des poteaux entre lesquels sont tendues des sangles.
J’avais eu le loisir de voir combien la discipline de la queue permettait, lorsque chacun s’y soumettait, d’accélérer les attentes dans ce paradoxe qui allie ennui et urgence.
Je m’y étais fait rapidement, n’y voyant qu’avantages et sérénité, tout en étant bien conscient que ce principe ne devait absolument pas être transposé dans un quelconque autre domaine que celui de l’attente commune.
Attendre le bus? C’est très simple: deux ou trois personnes en file perpendiculaire à la chaussée, puis le reste de la file parallèlement disposée à cette même chaussée, évitant ainsi de bloquer le passage des passants sur le trottoir. Systématique, automatique, simplistique.
Allez donc trouver cela ailleurs que dans les contrées scandinaves, ici, en Europe.

Voilà donc que je séparai une vieille bourgeoise de son mari, qui, lui, avait eu l’audace de me dépasser fort impoliment dans la file, prétextant rejoindre, ostensiblement, un quelconque camarade.
Alors que j’avançai, le parapet disparaissant ne me permettait plus de bloquer cette harpie -qui, fort désobligeamment tâchait de pousser mon sac à dos (je dus lui faire remarquer que ce bagage contenait des choses fragiles pour qu’elle cessât)- et je dus me résoudre à laisser cette peau flétrie passer, par égard à mes quelques manières.

Qu’advint-il? Au final, passée la vérification des passeports, avions-nous plus de quelques secondes de distance?

Fates et fats! Tout une germanophonie que je permets de mettre dans le même sac, celui d’Angela, et que j’exècre. Suffisance et bourgeois importunisme.

Mais là n’était pas mon propos initial.

Oui, lorsqu’on revient en Europe, et bien que doté d’une nationalité toute fictive (elle l’est, de facto, quand on s’aperçoit comme on est considéré dans ces transits), il faut se soumettre, sans garantie d’aucune sorte quant à ses conséquences, à un scanner corporel. Cela dure 3 secondes, jambes légèrement écartées, bras levés en V, pieds posés sur les marques au sol; hop un petit coup de radioactivité bodyfiante.
“C’est pour votre bien”.

C’est à ce moment-là, lors de ces vérifications douanières, que l’on se rend compte que l’on revient dans une prison. Je vous épargne les traditionnels portiques détecteurs de métaux, la séance de quasi déshabillage où vous devez mettre absolument tout ce qui contient du métal dans des bacs à fin d’inspection.
Frivoleries communes!

On se sent à peu près comme une vache à qui on demanderait d’ôter sa cloche avant de rentrer à l’étable, des fois qu’elle contienne je ne sais quel souci désagréable.

Oui, du bétail. Pour le coup, le hall était bien délimité en files d’attentes dûment matérialisées, ce qui revenait à parcourir à peu près soixante mètres au lieu des cinq qui vous séparaient de cette limite fictive entre un continent et un autre.

Un groupe de punks (ou pounks suivant comment on prononce) s’est vu obligé d’ôter ses souliers (ou godasses suivant comment on prononce) car l’épaisseur de la semelle était supérieure à 1,5 cm. Une directive probablement établie suite à la vaine tentative d’un imbécile heureux de faire exploser en vol un avion à l’aide d’explosifs contenus dans ses talons.

Il n’est pas besoin d’être très futé pour se rendre compte, témoignages à l’appui, que la plupart des espions passent sans difficulté tous ces pseudo-barrages avec armes et bagages.

Oui, ces petits tests, ces humiliations, sont destinés à vous faire croire, à nous faire croire que la sécurité est un bien commun.

Et cela ne suffit pas! Voilà maintenant qu’il faudrait s’en remettre à la sagesse fictive d’un balourd mou du gras qui, demandant qu’on revienne sur certains principes, s’octroierait les pleins pouvoirs? Quelle pièce! Et qu’il est bienvenu que par centaines les marionnettes tombent sous les balles des assassins!

Ah vraiment, le pouvoir est une jouissance et chaque jour apporte son lot de réjouissances!

Cinéma japonais et d’Asie top 10 de l’amateur – 2

mardi, novembre 3rd, 2015

Battle Royaletotoro de Fukasaku Kinji (2000). film
Appleseed de Aramaki Shinji (2004). animation
Mon Voisin Totoro de Miyazaki Hayao (1988). animation
Le Royaume des Chats de Morita Hiroyuki (2002). animation
Audition de Miike Takashi (1999). film
Wonderful Days de Kim Moon-Saeng (2004). animation
Paprika de Kon Satoshi (2006). animation
Le Voyage de Chihiro de Miyazaki Hayao (2002). animation
Le Festin chinois de Tsui Hark (1995). film
La Blue Girl de Maeda Toshio (manga). animation (série) !! Hentaï=Not Safe For Work!!

Dimanche nous gouvernent

dimanche, octobre 25th, 2015

Lorsque la forme (ici la partition musicale et son interprétation, le choix des instruments même, la façon d’en jouer, les musiciens dans leur essence…) rejoint le fond (les paroles de la chanson, le texte engagé, et sa vocalisation sans fausse note, le regard du chanteur…), on peut parler de chef-d’œuvre.

http://matthieucote.com/

Il n’y a de vérité que dans l’art. Au delà du don, au delà même de la dénonciation, au delà de l’attrait pour la Justice, il y a le plaisir et le partage.

Cinéma japonais et d’Asie top 10 du néophyte – 1

jeudi, septembre 24th, 2015

La forteresse cachée de Kurosawa Akira (1958). film
Rurouni Kenshi de Otomo Keishi (2012). film
Final fantasy: the spirits within de Sakagushi Hironobu (2001). animation
Ninja Scroll de Kawajiri Yoshiaki (1993). animation
Avalon de Oshii Mamoru (2001). film
Zatôichi de Kitano Takeshi (2003). film
Epouses et concubines de Zhang Yimou (1991). film
Ghost in the shell de Oshii Mamoru (1995). animation
Le Roi des ronces de Katayama Kazuyoshi (2009). animation
Hara-Kiri: mort d’un samouraï de Miike Takashi (2011). film

Bestioles et logo, l’exemple.

dimanche, septembre 20th, 2015
Gecko en chasse dans une pluie d'étoiles. (photo Lornet-Design)

Gecko en chasse dans une pluie d’étoiles. (photo Lornet-Design)

Quel être humain est-on à l’aune de la Vie?
C’était le 3ème jour du moi de mai qu’à la faveur d’une lumière électrique, un gecko vint profiter de cette aubaine pour se mettre en chasse de quelques insectes sur une baie vitrée fort à propos.
Patient, immobile, et pourtant cramponné à la parois verticale, il ignorait que je l’observais par en-dessous! 😮
Quelques jours plus tard, et profitant probablement d’une autorisation parentale, un jeune gecko vint également s’exercer à la chasse.

 

 

Matous et toutous. Logo vétérinaire. En une définition, la beauté est le résultat de la simplicité et de l'efficacité. (photo Lornet-Design)

Matous et toutous. Logo vétérinaire. En une définition, la beauté est le résultat de la simplicité et de l’efficacité. (photo Lornet-Design)

 

Tiré de: Delay Nelly, Le jeu de l’éternel et de l’éphémère, Ed. Philippe Picquier, Arles, 2004 ( ISBN: 2-87730-740-9 )

Tiré de: Delay Nelly, Le jeu de l’éternel et de l’éphémère, Ed. Philippe Picquier, Arles, 2004 ( ISBN: 2-87730-740-9 )

 

Oh, bien sûr, j’ai surpris le gecko en plein jour, crapahutant sur le mur cyclopéen d’à côté. Il a même essayé de m’empêcher de lui voler son image.
Mais c’était un caprice de star du cinéma… ou un moyen de garder un œil sur sa jeune progéniture par une astucieuse diversion.

“L’art du bien chier”

mercredi, septembre 9th, 2015

Il me semblait important de parler ici du travail d’une jeune étudiante brillante, car l’approche qu’elle a choisie pour son sujet est toute aussi importante que le sujet lui-même.

Son livre déjà tiré à un million d’exemplaires vous fera infiniment plus de profit que les ramassis haineux de quelques pseudo-journalistes à têtes de rats au faciès peu engageant ou pseudo-écrivains tout aussi vilains, prisés et encensés par les médias crasses de notre fort décadente culture hexagonale contemporaine.

Ce livre qu’il vous faut lire, c’est “Le charme discret de l’intestin”, disponible bien sûr dans les bonnes librairies ainsi que sur le Net ( http://www.amazon.fr/Giulia-Enders/e/B00RS7JKS6 ).

L’approche vivante du sujet, la simplicité et la clarté du discours mènent à une évidence toute orientale: l’esprit n’est pas séparé du corps, il faut s’occuper des deux et n’en délaisser aucun.
Et alors même que l’on en vient, à la lecture de l’ouvrage, à se soucier de son fort intérieur, la forme légère des tournures et l’humour qui se dégagent des bons mots nous ravissent pareillement l’esprit tout en l’instruisant.

C’est donc une prouesse élégamment présentée comme modeste qu’ont réussie les auteurs Giulia Enders, Jill Enders (communication graphique) et Isabelle Liber (traductrice).

Je ne peux donc ici que les remercier de partager leurs connaissances et leurs réflexions si utiles au bonheur de tous et qui participent, à leur mesure, à l’amélioration de la triste condition humaine 🙂

Bien flatuler et mieux déféquer, se connaître en s’écoutant, je vote pour! B-r-a-v-o! Et bonne lecture à tous, amateurs d’hémorroïdes et d’haleine de chacal! 🙂
La vidéo suivante a des sous-titres en français et anglais.

(oui, hein, vous commencez à vous dire qu’on peut inventer des mots, vous aussi 🙂 )

Addendum: Internet en particulier, mais le réseau tout entier, sont de formidables vecteurs de connaissances et permettent d’accroître le savoir global. Se pose-t-on la question de savoir pourquoi certaines images, certaines connaissances, souvent fort déplaisantes, sont plus ou moins censurées alors qu’on les utilise pour effrayer (paquets de cigarettes)?
Se pose-t-on la question de savoir pourquoi la loi, qui régit toute la vie en société, n’est pas enseignée longuement alors qu’elle dit elle-même que nul n’est censé l’ignorer?
Le dépassement est douloureux, soit. Mais la connaissance n’est pas réservée aux seules professions spécialisées, et la curiosité n’est pas une perversion.
La connaissance généralisée permet d’appréhender plus sereinement les tensions quelles qu’elles soient et d’aider à leur résolution.
Les savoirs et par extension les informations sont une source de pouvoir que depuis trop longtemps certains s’arrogent au détriment de tous les autres.
Si tout n’est pas à portée de clic, il faut porter son attention sur ce qui importe.

Un tea mité

lundi, août 24th, 2015
Pavillon de thé, temple Tenryu-ji, Arashiyama. Photo Lornet-Design, 2015.

Pavillon de thé, temple Tenryu-ji, Arashiyama. Photo Lornet-Design, 2015.

Comme je le disais, on n’entend le monde que l’on ressent que par ses propres yeux. Chaque phénomène, chaque son, chaque image rétinienne n’a de sens que par son propre arbitre. Il est donc tout à fait inconcevable que l’on puisse même imaginer communiquer de l’un à l’autre, puisque chaque réalité, chaque fantasme a autant de sens qu’il y a d’individus.
Il faut également compter avec les connaissances que l’on a, et que l’autre a, d’un sujet ou d’un monde.
Le Japon a d’étranges, au sens étymologique, mœurs; et elles semblent mieux me convenir que celles d’ici, imprégnées de la bêtise culturelle judéo-chrétienne, mâtinée évidemment de tout un tas d’autres éléments provenant de diverses cultures et de temps parallèles.
En tant que natif de l’hexagonie, d’un continent que l’on appelle Europe, je me rends bien compte de quelle fascination pour l’Orient je suis l’objet. C’est à peu près la même qui habite ceux qui, créateurs du soleil levant, voient en cette Europe, souvent historique plutôt que contemporaine, une sorte d’eden.
Du coup, n’est-ce pas bien plutôt la rencontre de ces fascinations qui importe plus que leurs sujets?

Extrait de la correspondance privée du Voyage à Kyoto, agrémentant des photographies non publiées:

“Tout d’abord quelques maisons en allant vers le chemin des philosophes, un exemple d’autel dans un sanctuaire shintô. Les sanctuaires shintô sont probablement très similaires à ce qui existait en Gaule à l’époque celtique et romaine: vastes et remplis de dizaines d’autels plus ou moins imposants, tous en relation avec un lieu ou des animaux ou les éléments ou des personnes. Je vous laisse découvrir ce qu’est le shintoïsme sur la wikipédia.”

Il y a, à l’évidence des cœurs, une similitude remarquable, mais hélas opposable en raison de l’écart temporel qui les sépare, entre le shintoïsme et les religions, pour le peu qu’on en connaît, celtiques. Du point de vue de l’archéologue, la topographie des lieux est fort semblable: sur une colline tenant plus de la montagne, abritée par une forêt, serpentent plusieurs chemins dallés reliant plusieurs autels et habitations. Certains sont délabrés, les portillons de bois ne tiennent plus que par une inertie fragile. S’ils ont encore quelques lanternes de pierre, il est heureux qu’elles soient droites et debout. La forêt cache et abrite, couvre et protège un havre de paix et de moustiques voraces.
Le visiteur impromptu pourrait penser que c’est là un endroit déserté, abandonné, laissé vacant; mais il se ravise bientôt en croisant, rarement, mais certainement, plusieurs visiteurs du cru, venus faire quelques vœux, ou simplement respirer l’air paisible d’une civilisation sur son déclin.
Car oui, le 25 juin dernier, a eu lieu la première exécution capitale de l’année, pratiquée par pendaison uniquement. Oui, l’appât du gain a permis la remise en route des installations nucléaires sur un sol volcanique, oui, le pays s’est engagé à soutenir un effort de guerre aux côtés de ceux qui les ont soumis.

La politique et ses conséquences est l’une des matière les plus facilement prévisible. Elle est comme la volatilité de l’Humanité, instable, insatiable, soumise à la fulgurante bêtise de ceux qui la font.
Il y a pourtant un lieu, un espace plutôt, où l’on peut se retrouver soi-même. Une sorte d’échappée, fugace, intemporelle, hors les murs. Cette obédience, c’est la curiosité, le désir de connaître, la soif d’en savoir plus, le plaisir de la rassasiade. Le bonheur de savoir qu’on est tel que l’on peut être, et que, malgré la vanité de l’existence, il y a une récompense.

Bonus: où l’on ne parle ni de catastrophe nucléaire, ni d’humanité; où l’on ne se moque pas des “premiers ministres” et encore moins des “ministres de la défense” ou, comme on dirait ici “de l’intérieur”. En clic. Une œuvre de qualité mêlant dessins calculés en 3D et dessins traditionnels 2D , comme savent les créer les Japonais. 13 épisodes d’une vingtaine de minutes chacun. Bon visionnage sachant que vivid entre crochets vous y aidera 🙂

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La sortie de la série animée (en 2013) a semble-t-il été repoussée de quelques années en raison de la catastrophe nucléaire de Fukushima, en 2011.
Il est évident, à parcourir le manga papier du même nom que la série animée, que cette dernière a été fortement édulcorée! Une BD en 22 volumes à offrir pour les prochaines étrennes 😉

Le temps n’existe pas.

lundi, août 17th, 2015
Jardin sec au Ginkakuji.

Jardin sec au Ginkakuji. Photo Lornet-Design, 2015.

On n’entend le Monde qu’à travers ses propres yeux, toujours. Il n’y a de beauté que ce qui n’existe pas encore.

Revenu fondamentalement changé, si tant est que cela ait jamais une importance, d’un voyage dans l’ancienne capitale du Japon, je me mettais à la lecture d’un livre que je conseille à tous ceux qui, aimant l’absence, le non sens, et le vide temporel, s’adonnent à leur essence et à sentir les exo-endo-phénomènes.
Afin de vous épargnez la lecture de ma pauvre prose, voici les références: Delay Nelly, Le jeu de l’éternel et de l’éphémère, Ed. Philippe Picquier, Arles, 2004 ( ISBN: 2-87730-740-9 )
Il m’avait semblé entretenir une -fort probablement quelconque- relation avec une orientaliste fort documentée (à moins que ce ne soit une documentaliste fort orientée 🙂 ). Elle nous dira peut-être si l’ouvrage que je conseille vaut ce que j’ai ressenti à sa lecture.
Même si cela n’a évidemment que peu d’importance, ni pour le Monde ni pour aucun des ses “éléments” (peut-on seulement diviser arbitrairement le Monde en éléments?), il faut toutefois noter que ceux qui subissent la Vie n’en ont que peu d’intuition.

C’est tout mon contraire.

C’est pourquoi, que l’on fasse ou non, que l’on soit ou pas, l’important est le présent, tant qu’il est partagé, et bien qu’il n’existe pas!

La vion!

jeudi, août 6th, 2015

Addendum aux  Notes de voyage à Kyoto.

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Boing 747. Photo Lornet-Design 2015.

Oui, c’est bel et bien un coup à “se faire petitprincer” que de prendre l’avion.
Surtout juste après le crash volontaire d’un vol de la compagnie à bas prix Germanwings, filliale de la compagnie allemande Lufthansa. Surtout lorsqu’on est dans la carlingue d’un objet volant quelques kilomètres au dessus de la terre et que, quoi qu’il advienne, on ne peut que subir les effets d’une chute inexorable (et en d’autres termes, mourir) si elle devait intervenir.

Il n’y a aucune autre alternative lorsque l’on est un humanoïde et que l’on tombe de plusieurs kilomètres, inévitablement attiré par la gravité terrestre. Dans ces moments, je suppose qu’on rigole ouvertement des statistiques qui disent que le transport aérien est le plus sûr au monde 🙂
Alors oui, certains rupins*, inconscients moqueurs des peurs populaires et habitués aux vols planétaires quotidiens, peuvent bien se gausser de ces facéties, mais certains d’entre eux ont eu à faire face, cependant, à ce genre d’imprévus. Pas les moins riches, pas les moins connus. Et ils n’en sont évidemment pas revenus.
Ne le dites pas, mais les cercueils qui passent à la télévision sont quasiment vides, s’ils ne le sont pas totalement. Quelquefois, on y met une dent ou deux, lorsque la chance a été de la partie.

C’est à ce prix que l’on peut, pour quelques jours, vivre au Japon. On est heureux d’y arriver, et d’en revenir, vivant.
Et point de moquerie stupide!
Non, à moins d’être un véritable idiot, on ne meurt pas sur la route (et je crache sur le bois) comme on meurt depuis le ciel.

Bon voyage!

*: on parle ici de millions, de milliards… et de fieffés salauds.