Humiliation envers le patient qui demande un RDV, muni d’une ordonnance de son médecin traitant, mais à qui on demande de venir en personne, quelle que soit la distance à parcourir, pour présenter le dossier à sa sainteté du corps médical (comme dit Dieudonné dans son sketch “le cancer”) afin que ce nouveau pape décide s’il peut lui attribuer ou pas un RDV. Voilà ce qu’est demandé au centre hospitalier public de Roanne pour une consultation en pneumologie.
Couper les moyens aux services publics afin que l’usager devienne client et se tourne vers le privé, s’il en a les moyens.
Car oui, même les braves gens qui servent ce service public ont intégré la T2A (la tarification à l’acte = plus il y a d’actes médicaux, plus la thune rentre dans les caisses) afin de lutter contre la “DETTE”, le vilain monstre créé de toutes pièces par l’école de Chicago et tous ses suiveurs afin de conserver une domination sur les populations du monde entier.
Dans la tête de ces “soignants” (notez qu’on ne les appelle pas soigneurs, mais soignants… faites le parallèle avec guérisseurs/guérissants…) il FAUt impérativement faire un scanner afin d’avoir un diagnostique, une échographie, un acte coûteux quoi.
La palpation du ventre de la parturiente? pfiou! ils ne savent même plus faire, il faut une image coûteuse et rétributrice (autant que mangeuse de dette) pour exercer la médecine.
Soigner une pneumonie sans radiographie et scanner? Vous n’y pensez même pas mon brave!
Alors que chacun sait qu’il s’agit d’antiobiothérapie: amoxy, puis pyostacine, puis azytro… et ensuite, ben c’est la merde. Mais de scanner, il n’y a absolument pas besoin.
Sauf dans un système perverti par le fric et la doctrine néo-libérale capitaliste insérée dans l’inconscient des praticiens depuis déjaà au moins une vingtaine d’années. Ces braves bêtes qui croient être la crème de la société en raison de leurs émoluments. Les pauvres.
Bref. Leur petite conscience de droitards les prévient de toute culpabilité si jamais quelques morts venaient à survenir en raison de leur ineptie diagnostique: il y a trop de gens sur terre. Tout est finalement “bon”, youkaïdi, vive les vacances aux Seychelles avec les amis de chir obs. On bouffera peut-être des fœtus en ravioles, parait que ça rajeunit la peau.
Humiliation donc envers le patient que l’on prend pour un morceau de barbaque et un gros connard, mais également indignité face aux confrères généralistes qui ont eu l’audace de faire une ordonnance, ces gueux de la médecine venus d’outre frontières (vu que dans le beau pays, il n’y a plus que des petits cons qui veulent du fric à milliards, suiveurs d’un pervers antœdipien auto-engendré délirant à pleins tubes pendant 10 ans de mandat).
Indignité également envers les praticiens eux-mêmes qui préfèrent exercer un tri de patient préventif, sous le diktat du néo-libéralisme capitalisme, plutôt que de respecter le serment d’Hippocrate (dont probablement ils ne connaissent que le nom, burn-out à la première semaine d’exercice aidant…).
Pitoyable état du service public hospitalier qui par ailleurs, se targue de respecter les diverses chartes de bienséance auprès des patients, d’avoir moult services de réclamations (inutiles évidemment) et de remplir toutes les conditions en milliers de pages des certifications ISO…
Le petit théâtre, bien compliqué, de la vie délirante des pays dits occidentaux, qui font l’exact contraire de ce que la raison, qu’ils ont perdue, pourrait leur donner à penser.
Se tuer soi-même et tuer les autres, l’air de rien, avec le sentiment béat du devoir accompli, tel le petit macron qui essaye de faire les gros yeux à la caméra lors de son pseudo hommage à delors, alors que celui-ci le haïssait à toutes forces.
Seul acquis de la rencontre avec cette brave blouse blanche (chef de service tout de même, mais sans véritable dignité): passer à 2g de psyostacine/jour pour plus d’efficacité. Je prends.
Par contre, sans scanner, je peux me démerder et aller aux urgences (vu que je n’ai plus de médecin traitant) en cas de pépins. Elle doit se torcher avec son serment d’Hippocrate tous les matins.
Merci pour ce moment, comme disait l’autre.